Même pas mort, par Jean-Philippe Jaworski

26 mars 2015 par Sylfraor

Illustration Sébastien Hayez

Illustration Sébastien Hayez

Contrairement à beaucoup, je n’avais pas encore lu les précédentes œuvres de Jean-Philippe Jaworski lorsque j’ai lu la première branche du cycle Rois du monde (je me suis rattrapé depuis).

C’est donc avec beaucoup de recommandations, mais sans préjugés, que je me suis plongé dans cette épopée. Car épopée est bien le mot, même si les héros ne sont ni grecs ni troyens, mais bituriges.

Mais, si Homère scandait en grec, Jean-Philippe écrit en français, et un très beau français qui se savoure. Pour moi qui ai de bons souvenirs de mon aventure archéohellénique au collège, avec ses récits de civilisation, sa mythologie et ses héros, mais qui trouvais que lire l’Illiade était assez pénible, ce récit a été un plaisir.

La narration est bien construite, deux fils sur deux âges différents du personnage principal. Nous avons donc la mise en place d’un premier acte de la vie de Bellovèse, qui n’a pas su mourir lorsque pourtant tout le monde s’y attendait.

L’histoire est une plongée dans une civilisation antique et cette immersion est très bien faite par la vue subjective du personnage central. Ainsi, la différence entre un personnage immoral (Benvenuto, si tu m’entends…) et un personnage conforme à une morale différente est très bien montrée et il est aisé de situer chaque action sur l’échelle biturige.

L’étendue géographique du récit est également très intéressante puisque la taille du monde est celle du monde connu de notre héros et là encore, il y a un brillant résultat pour rendre subjectivement immenses les distances et l’absence de carte est une très bonne idée. Mais pour autant, il y a derrière un énorme travail de documentation et de restitution des peuplades et des villes antiques 6 siècles avant la bataille d’Alésia.

Enfin, la civilisation grecque ne serait pas la même dans mes souvenirs sans ses dieux et ses mythes. De même, cette œuvre sait ajouter quelques touches de surnaturel qui a un peu le même goût en bouche.

Pour conclure, un point important selon moi : prenez le temps de la lecture. Ce n’est pas un récit qui se dévore, que l’on démarre un dimanche matin pour le finir à minuit le soir même. L’écriture et la structure sont un peu exigeantes et il faut donc se donner les moyens de l’apprécier. Un peu comme un verre de Cognac ne se boit pas comme un shot de vodka.

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